J'ai toujours su, pensé, imaginé, craint que j'allais avoir dans ma vie une épreuve.
Je me suis toujours dit que quelque chose allait se dresser en travers de mon chemin.
Je me suis bien souvent dit que je n'allais pas atteindre un âge très élevé.
C'est peut-être stupide mais c'est comme ça.
Je suis un éternel positif. Même s'il n'y a qu'une seule goutte d'eau, le verre me semble à moitié plein.
A quelque chose malheur est bon. La roue tourne...
Bref après quelques mois d'errements à Compi j'ai trouvé un super job sur Lyon. Bonne activité, une ouverture sur le monde, un bon salaire. Parfait !
Bon au bout de 10 jours je me ruine le coccyx en Velov'... Allez pas grave.
Bon au bout de quelques mois ma voiture est enlevée et mise à la fourrière... Allez, j'aurais découvert un nouvel arrondissement de Lyon pour aller la récupérer (et perdre 146€)
Cette même voiture se fait défoncer rétro, vitres et carrosserie un matin... Ok, ça me permet de m'en "séparer" et de faire des économies.
La valise, perdue par British Airways...
Bref, quand on y pense ce ne sont que de petits tracas face à un ganglion.
Oui fin juin, la petite grosseur sous la mâchoire. Fait ch*er, j'ai pris un coup de froid avec la clim... Bon tant pis.
Au bout de 8 jours ça passe pas et ça grossit... Et ça grossit.
4 consultations chez la généraliste, 1 échographie avec biopsie, une analyse de sang, 2 rendez-vous chez des chirurgiens, 1 chez l'anesthésiste et 1 passage sur le billard en anesthésie générale...
Tout ça pour quoi ?
Pour le gros lot.
Un lymphome. Une saloperie qui de l'aveu de la cancérologue ce soir arrive sans aucune cause. Pas de facteur héréditaire pas d'infection... C'est comme ça, c'est pas d'bol.
Alors on fait quoi maintenant ?
Ben ce que tout le monde redoute dans ces cas là. Je pars quasi immédiatement pour 3 mois et demi de chimio. Le bonheur dans mon malheur ? Ben je vais en avoir une bien hard mais courte...
Donc 5 sessions de 5 à 6 jours d'hospitalisation chacune entrecoupées de 2 semaines de "repos" à l'appart...
Et j'ai déjà un pied dedans ! Ce soir j'ai déjà commencé les premières analyses et prélèvements.
Le plus funky ? Oh ben le carrotage de moelle osseuse dans le bas du dos. Le pur moment de bonheur !
Bref. Ça va être dur, très dur. Je vais être un peu égoïste pendant les 5 prochains mois.
Mais je vais surtout avoir besoin de vous.
Je serai cloué à Lyon au moins jusqu'à la fin Novembre. Peu de chances que je puisse prendre le large ne serait-ce que vers Paris, mais on verra bien comment je supporte tout ça.
Je tiens bien sûr à vous rassurer, selon la dame on a d'excellents résultats avec ce traitement donc, normalement en février 2015, quand je reprendrai le boulot, ça ne sera qu'un mauvais souvenir !
Allez, on sourit, on bombe le torse, on garde la tête haute, on passe une dernière fois la main dans ses cheveux et on avance.
Et fuck la boule !